Le scénario a fait l’effet d’une déflagration. Au petit matin du dimanche 7 décembre 2025, un groupe de soldats s’est emparé de la télévision d’État et a proclamé la fin du gouvernement, la suspension des institutions et la fermeture des frontières. Selon plusieurs récits concordants, des tirs ont été entendus à Cotonou, notamment près de la résidence présidentielle, déclenchant alertes diplomatiques et inquiétude populaire.
La riposte a été rapide. Le ministre de l’Intérieur a annoncé que la tentative avait été mise en échec, et des arrestations ont suivi. Des médias internationaux évoquent au moins une douzaine de militaires interpellés. Le président Talon a ensuite déclaré que la situation était sous contrôle, tandis que des informations de presse font état de libérations d’otages et d’un retour progressif au calme dans la capitale économique.
Mais le plus important se joue maintenant : l’après-choc. Ce putsch raté survient à quelques mois de la fin annoncée du mandat de Patrice Talon et dans un environnement régional miné par l’instabilité et la pression sécuritaire venue du Sahel. Même déjouée, cette tentative révèle une fracture possible entre discours de stabilité et tension réelle au sein de l’appareil d’État. Le Bénin entre ainsi dans une séquence où la politique, la sécurité et la confiance citoyenne vont s’éprouver au microscope.