Une vidéo d’excuses qui ne convainc pas
Dans une vidéo publiée ce mercredi sur TikTok, l’artiste togolais Aamron, interpellé le 26 mai 2025 par la gendarmerie, a présenté ses excuses au Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé. Se disant en convalescence après une phase de dépression, il a assumé la pleine responsabilité de ses propos jugés critiques, affirmant que son arrestation n’avait « rien d’arbitraire ». Le rappeur y apparaît affaibli, rasé, visiblement transformé, ce qui a immédiatement interpellé ses fans. Au lieu d’apaiser les tensions, cette vidéo a enflammé les réseaux sociaux, où beaucoup voient une mise en scène forcée.
Un revirement sous pression ?
La vidéo d’Aamron, loin de faire baisser la tension, a provoqué une vague de colère. De nombreux internautes accusent le régime d’avoir manipulé l’artiste, certains allant jusqu’à parler de « confession sous contrainte ». Les signes physiques visibles – barbe rasée, mine affaiblie – sont interprétés comme les traces d’un traitement inhumain. En parallèle, les appels à manifester le 6 juin, jour anniversaire de Faure Gnassingbé, continuent de circuler. Pour beaucoup, cette vidéo est perçue comme une tentative maladroite de désamorcer une mobilisation citoyenne croissante, mais qui pourrait avoir l’effet inverse.
Une jeunesse décidée à ne plus se taire
La réaction populaire démontre une chose : la parole s’est libérée au Togo, portée par une jeunesse consciente et connectée. Juristes, artistes, citoyens ordinaires expriment ouvertement leur malaise face à la gestion des affaires publiques. Le cas Aamron devient un symbole d’un ras-le-bol généralisé. La tentative d’étouffer la critique via l’humiliation publique d’un artiste engagé semble avoir déclenché une prise de conscience collective. Si les autorités espéraient désamorcer la contestation, le résultat pourrait bien être l’inverse.