Il y a des concerts qui changent des vies. Celui de Coldplay dans le Massachusetts a visiblement mis fin à une carrière. Sur la vidéo devenue virale, Andy Byron, PDG d’Astronomer, enlace Kristin Cabot, DRH de l’entreprise. Pas de baiser, pas de déclaration, juste un câlin furtif. En temps normal, ça s’appelle de l’émotion. En 2025, ça s’appelle une bombe à retardement professionnelle. Résultat : démission immédiate du PDG, suspension de la DRH. Le tout, sur fond de ballade pop.
Mais que s’est-il vraiment passé ? Une vidéo floue, une réaction gênée, un commentaire rigolo de Chris Martin ("Ils ont une liaison ou ils sont timides"), et Internet qui s’emballe. Deux millions de recherches plus tard, le verdict social tombe : adultère, trahison, fin de partie. Pourtant, personne n’a confessé quoi que ce soit. Pas de message compromettant. Pas de sextape. Juste une étreinte et une interprétation collective. On est passés de "coucou la kiss-cam" à "tribunal numérique" en moins de 30 secondes.
Et si, au fond, il ne s’était rien passé ? Et si on avait tous projeté sur ce câlin une fiction dont eux-mêmes n’ont pas le script ? Aujourd’hui, Astronomer tente de sauver les meubles avec un communiqué solennel sur "l’exemplarité des dirigeants". Très bien. Mais virer un patron pour un câlin sur fond de Coldplay, c’est peut-être un peu fort. Un simple moment d’humanité devenu viral. Et dans cette époque où tout s’attrape en HD, une étreinte suffit désormais à ruiner une réputation. Viva la Vida, vraiment ?