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Afolabi B.,
25 Jun 2025 à 12:06
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La colère continue de gronder au Togo. Sur les réseaux sociaux, un fond rouge remplace les photos de profil, symbole d’une mobilisation citoyenne naissante. Jeunes activistes, artistes engagés et anonymes appellent à descendre dans la rue pendant trois jours, de jeudi à samedi, pour dénoncer la gouvernance de Faure Gnassingbé, président depuis 2005. Ces appels, sans structures organisatrices traditionnelles, marquent une nouvelle étape dans la contestation : celle d’un soulèvement numérique devenu réel.

L’affaire Aamron, du nom du rappeur arrêté le 26 mai pour avoir appelé à manifester de manière ironique le jour de l’anniversaire du président, reste un catalyseur. Sa libération samedi dernier n’a pas éteint la flamme : au contraire, elle l’a ravivée. Le mouvement s’élargit, avec en mémoire les dizaines d’arrestations du 6 juin dernier, lors de premières manifestations violemment réprimées. Plusieurs partis politiques d’opposition soutiennent désormais la démarche, sans pour autant en revendiquer la paternité. « La tension monte progressivement », confie un membre influent de la société civile, inquiet mais solidaire.

Le gouvernement togolais, lui, adopte une posture ferme. Dans un communiqué publié récemment, il rappelle que tout appel à manifester en dehors du cadre légal est passible de sanctions. « Toute incitation à la désobéissance ou à la révolte du peuple constitue une violation flagrante des textes en vigueur », insiste-t-il. Mais dans les rues de Lomé, le mot d’ordre est clair : la peur change de camp. Des voix longtemps étouffées refusent désormais le silence, et le pouvoir semble craindre plus que jamais une contagion populaire.


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