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Credit Photo : Getty Images
Afolabi B.,
21 Jul 2025 à 01:07
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C’est devenu un rituel un peu honteux dans la plupart de nos pays africains : à la rentrée, on compte les cahiers, les élèves... et les ventres arrondis. Des dizaines de jeunes filles, parfois à peine adolescentes, reviennent en classe avec une grossesse. La faute à quoi ? "À l’oisiveté", murmure-t-on. "Aux vacances trop longues", soupire-t-on. Et puis bien sûr, les coupables classiques : TikTok, les jupes trop courtes, les hormones qui se baladent sans surveillance.

Mais si on arrêtait deux secondes les excuses ? Pendant deux mois, la plupart des élèves sont laissés à eux-mêmes. Pas d’activités éducatives, pas de camps, pas même un terrain de sport ouvert. Résultat ? L’ennui total. Et dans ce désert d’opportunités, certains adultes opportunistes (souvent connus du quartier, mais jamais inquiétés) se chargent de "meubler le temps libre". L’école ferme, la vigilance aussi. Et en septembre, on feint la surprise.

Le vrai drame, ce n’est pas seulement la grossesse. C’est le silence. Celui des enseignants qui savent. Celui des parents qui "préfèrent gérer en famille". Celui des institutions qui ne tirent aucune leçon d’année en année. On pleure sur les statistiques, mais on ne change rien. Parce que dans nos sociétés, quand une fille tombe enceinte, c’est elle la fautive. Et tant pis si l’adulte, lui, a disparu dans la nature. Vivement les prochaines vacances…


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