Sous tension depuis le vote du mercredi 29 octobre 2025, la Tanzanie a vu la commission électorale annoncer ce 1er novembre la réélection de Samia Suluhu Hassan avec 97,66 % des voix, en direct sur la télévision d’État. Plusieurs médias internationaux confirment l’ampleur de ce score, décroché dans un contexte d’exclusion des principaux adversaires et de violences post-électorales.
Le pays a connu trois jours d’affrontements et de manifestations, notamment à Dar es-Salaam, avec coupure d’internet et couvre-feu décidés au plus fort des troubles. Tandis que des ONG et diplomaties étrangères dénoncent une répression des voix dissidentes, l’opposition avance un bilan de plusieurs centaines de morts (chiffre contesté par les autorités), quand l’ONU évoque au moins dix décès confirmés et réclame une enquête.
Politiquement, ce scrutin entérine la mainmise du CCM au pouvoir depuis l’indépendance et prolonge le mandat de Mme Hassan — arrivée à la présidence en 2021 à la suite du décès de John Magufuli — pour cinq années supplémentaires. Reste à connaître la participation réelle, signalée comme faible par des observateurs sur place, et la trajectoire démocratique du pays à l’aune des arrestations, disqualifications et disparitions dénoncées pendant la campagne. Les regards se tournent désormais vers la prestation de serment, annoncée dans la foulée, et vers une éventuelle médiation internationale sur les violences.