Dans les rues de Lomé, d’Abidjan ou de Dakar, on croise chaque jour des milliers de jeunes, téléphone à la main, regard perdu, rêves suspendus. L’Afrique est jeune, dynamique, créative. Mais elle est aussi fatiguée, étouffée, et souvent trahie par un système qui transforme le talent en frustration.
Un continent jeune, mais sans avenir clair
Plus de 60 % de la population africaine a moins de 25 ans. Et pourtant, cette majorité vit dans la précarité, sans emploi stable, sans véritable perspective. Les diplômes s’empilent, les concours se multiplient, mais les portes restent fermées. Le mérite ne paie plus ; seules les “relations” ou les “appuis politiques” semblent ouvrir des chemins.
Les plus courageux tentent d’entreprendre, mais se heurtent à une administration lente, à un accès quasi impossible au financement, et à un environnement économique dominé par les mêmes élites depuis des décennies. Beaucoup finissent par abandonner, d’autres prennent la route de l’exil souvent au péril de leur vie.
Une génération perdue entre espoir et désillusion
Les réseaux sociaux ont créé une illusion : celle d’une jeunesse épanouie, libre, riche et heureuse. En réalité, derrière les photos “inspirantes” se cache une génération qui cherche désespérément un sens à sa vie. Entre les promesses politiques non tenues, l’absence de modèles crédibles et la corruption institutionnalisée, l’espoir s’érode.
Les jeunes africains n’ont pas perdu leur créativité, mais ils ont perdu confiance en leur avenir chez eux. On ne rêve plus de bâtir ici, on rêve juste de partir ailleurs.
Changer le système ou partir ?
Le véritable drame, c’est que le système n’écoute pas cette jeunesse. Les décisions politiques se prennent sans elle, les plans d’avenir se construisent contre elle. Les rares jeunes qui s’engagent sont souvent marginalisés ou récupérés.
Mais tout n’est pas perdu. Dans les marges, certains résistent : des entrepreneurs, des artistes, des militants, des journalistes indépendants. Ils refusent de se taire. Ils prouvent qu’on peut encore espérer, à condition de réinventer nos propres modèles loin des schémas imposés.
🟠 Conclusion L’Afrique ne manque pas de talents, elle manque de repères. Tant que la jeunesse ne sera pas au centre des priorités réelles pas des discours , le continent continuera de perdre ses forces vives, ses rêves, et son avenir. La révolution africaine ne viendra pas des armes, mais des esprits qu’on aura libérés de la résignation.