Dimanche dernier, la démocratie ouest-africaine a été sérieusement mise à mal lors d'une réunion publique à Lomé, au Togo. Guy Marius Sagna, député sénégalais engagé et fervent défenseur des droits humains, a été violemment agressé alors qu’il participait à un rassemblement de la plateforme d'opposition togolaise Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP). Cet acte de violence gratuite, orchestré en plein cœur d’un espace dédié à l’échange démocratique, marque une nouvelle étape dans la répression des voix dissidentes au Togo.
Le contexte de l’agression est aussi troublant que l’attaque elle-même. La réunion, initialement prévue dans une salle paroissiale, a été déplacée au dernier moment sous la pression des autorités, d’après les organisateurs de l'opposition. Ce changement soudain, bien qu'alarme déjà de la volonté des autorités de museler l'opposition, n'a pas suffi à étouffer le rassemblement pacifique. C’est finalement au siège de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) que la rencontre a eu lieu. Mais, à peine commencée, elle a été brutalement interrompue par une vague de violences.
Alors que Guy Marius Sagna, connu pour son engagement en faveur des droits sociaux et politiques, prenait la parole, des assaillants ont surgi, lançant des chaises et semant le chaos. Les témoignages vidéo diffusés sur les réseaux sociaux sont glaçants : des équipements brisés, des enregistreurs jetés dans des puits, des téléphones portables arrachés, et des militants dispersés sous la menace de nouvelles violences. Guy Marius Sagna, frappé à coups de chaises, a dû être hospitalisé, sa main gauche bandée, symbole physique d'une agression qui vise bien plus que sa personne.
Le Sénégal, par l’intermédiaire de son ministère des Affaires étrangères, a fermement condamné cette agression et appelé à une enquête. Mais il ne suffit plus de condamner, il est urgent que la communauté internationale, et particulièrement la Cédéao, réagisse face à cette escalade de la répression politique au Togo. Le silence ou l’indifférence face à ces actes de violence renforce l’impunité et affaiblit encore davantage les droits démocratiques des peuples africains.