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Afolabi B.,
28 May 2025 à 08:05
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Lomé, nuit du 26 mai 2025. Un peloton de gendarmes investit le domicile d’Aamron, l’un des artistes les plus engagés du Togo, peu avant 23h. Sans mandat ni procédure connue, l’arrestation de celui qui a marqué toute une génération avec son titre “Alléluia tout baigne” est perçue comme un geste brutal de musellement politique. L’artiste, qui s'était récemment exprimé sur les accusations lancées par l’ancienne ministre Gnakadé à l’encontre de Faure Gnassingbé, appelait publiquement à plus de transparence et de justice dans la gouvernance du pays.

Dans une vidéo virale, Aamron n’avait pas mâché ses mots : “Il est temps que les gens rendent compte aux Togolais !” évoquant la souffrance du peuple et interrogeant directement le Président du Conseil. Cette sortie a sans doute précipité sa chute. Dans la foulée de son arrestation, la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) dénonce une “escalade répressive” et exige sa libération immédiate. L’organisation politique affirme que cette interpellation nocturne est non seulement arbitraire, mais illégale.

Ce n’est pas la première fois qu’un artiste paie le prix de son franc-parler au Togo, mais l’onde de choc semble cette fois beaucoup plus profonde. Aamron, ancien lauréat des Togo Hip Hop Awards et figure respectée de la jeunesse, incarne aujourd’hui le visage d’un ras-le-bol national. Son arrestation pourrait bien devenir un tournant dans la mobilisation citoyenne et artistique, dans un pays où la parole libre se raréfie.


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