Event
Credit Photo : Getty Images
Afolabi B.,
19 Nov 2025 à 07:11
0

La RD Congo n’a pas encore son billet pour la Coupe du Monde 2026, mais elle n’a jamais été aussi proche d’écrire l’histoire. Après avoir fait tomber le Cameroun (1–0) puis éliminé le Nigeria aux tirs au but, les Léopards se sont offert une finale de barrage intercontinental en mars prochain.  Et comme par magie, au moment où l’ascenseur monte, les “oubliés” des sélections européennes redécouvrent leurs racines. Stephy Mavididi, 27 ans, ailier de Leicester passé par Arsenal, la Juventus, Dijon et Montpellier, se dit désormais prêt à défendre la RDC, selon plusieurs médias congolais et la chaîne B-One, après avoir longtemps misé sur un futur avec l’Angleterre. 

Pendant des années, Mavididi a envoyé des signaux clairs : la priorité, c’était le drapeau anglais. Formé chez les Gunners, multi-sélectionné avec les jeunes des Three Lions, il expliquait encore en 2020 que son “objectif ultime” restait la sélection A de l’Angleterre. La Fecofa, elle, a essuyé les refus, les silences polis, les dossiers qui ne bougent jamais. Aujourd’hui que la RDC se retrouve à un match d’une Coupe du Monde, le récit change : la famille parle de fierté congolaise, les réseaux congolais s’enflamment, les procédures pour changer de nationalité sportive seraient en cours. Mais derrière ce retournement de veste très opportun, une question dérangeante : où était cette “amour du pays” quand la sélection galérait sur des pelouses pourries sans projecteurs, loin des caméras de la FIFA ?

Le sélectionneur Sébastien Desabre, qui a construit un groupe soudé autour de joueurs comme Mbemba, Bakambu, Elia ou Sadiki, se retrouve désormais face au dilemme de toutes les sélections africaines en réussite : céder à la tentation du “joker de luxe” venu d’Europe, ou protéger ceux qui ont transpiré pour amener la RDC à ce niveau.  Mavididi peut jouer à gauche, dans l’axe, apporter des buts et de la profondeur, personne ne le nie. Mais si le maillot des Léopards devient simplement un plan B pour binationaux en manque de visibilité, que dira-t-on à ceux qui ont tout sacrifié – temps de jeu en club, blessures, longs voyages – pour qualifier le pays ? La RDC n’est pas une agence intérim pour carrières européennes en panne. Si Mavididi vient, il devra prouver qu’il n’arrive pas seulement pour la photo à la Coupe du Monde, mais pour s’inscrire dans le temps, loin du confort des choix à géométrie variable.


laisser un commentaire

Connectez-vous via les réseaux sociaux pour laisser un commentaire.

Login with Social Media or Manually

or

Or sign in manually: