Le bizi à Lomé, forme moderne de prostitution souvent pratiquée par de très jeunes femmes, s’est répandu sous l’effet de la précarité, du chômage et de la facilité des mises en relation via les réseaux sociaux. Ce n’est pas un phénomène moral isolé, mais la réponse souvent risquée d’un grand manque d’opportunités économiques.
Sur le terrain, les conséquences sont lourdes : exposition aux infections sexuellement transmissibles, violences, chantage, et parfois liens avec des réseaux de traite et d’exploitation. Les conditions de travail et l’impunité des proxénètes aggravent la vulnérabilité des personnes concernées.
Les causes sont connues : pauvreté urbaine, coût de la vie élevé, filières de formation et d’emploi insuffisantes pour les jeunes femmes, et usage intensif des plateformes numériques qui facilitent la mise en contact. La diaspora numérique favorise une activité plus organisée mais aussi plus cachée.
Des ONG locales et quelques centres d’accueil tentent d’apporter des soins, du dépistage et un accompagnement social, mais l’offre reste limitée face à l’ampleur du phénomène. Les efforts sanitaires (préservatifs, dépistage) existent, mais ils n’attaquent pas la racine économique du problème.
La réponse doit être globale : alternatives économiques réelles (microcrédit, formations ciblées), protection renforcée des mineurs, clarification juridique pour lutter contre l’exploitation, et services de santé accessibles et continus pour les personnes concernées. Sans ces leviers, le bizi continuera à prospérer comme un symptôme d’une précarité structurelle.